Rosy-Blue a trouvé un truc très scénique
Rosy-Blue a trouvé un truc très scénique, un truc télévisuel, un truc de plateau même. Rosy-Blue se roule sans candeur aucune désormais. Le ciel est rose, parfois bleu et puis vert. Les aquariums respirent, elles transpirent et les vêtements sont blancs. Comme ça on peut projeter la lumière sur le blanc des Rosy-Blue, un faisceau lumineux effet ondulation de l’eau qui vient les éclairer par derrière. Parfois devant. On voit le reflet des caméras en train d’inventer l’image. Elle se démultiplie Rosy-Blue.
Rosy-Blue est née dans un roman d’Hervé Guibert, quelque part en Italie, dans une pièce dont le revêtement du plafond est couvert d’oiseaux. Rosy-Blue dansait dans un cabaret les tétons maquillés de bleu. Rosy-Blue s’est engueulée avec le projectionniste-éclairagiste, depuis elle propose son propre show.
Sur l’invitation de Benjamin Valenza nous avons imaginé une performance organisée en 4 saynètes. Quatre femmes en vêtements blancs assises sur un banc aspirent la lumière d’un projecteur, un aquarium respire, une cinquième femme réalise une étrange chorégraphie avec un miroir, la sixième parade avec un masque de métal. Pendant ce temps, une main inconnue manipule des billes métalliques sur un fond vert qui font apparaître et disparaître des images en gros plans et viennent ponctuer les actions en cours. Elles montrent la déformation d’un visage, les goutes de transpiration qui coulent, des yeux qui s’inquiètent : les perturbations que les corps de loin refusent de montrer.
Projet réalisé en collaboration avec Amélie Giacomini
Performance filmée et retransmise en direct sur les écrans de la Friche la Belle de Mai, dans le cadre du projet de Benjamin Valenza, Labor Zéro Labor.
Performance: Francisca Crisóstomo López, Laura Giaomini, Isabelle Mollard, Isabelle Thorrand, Catherine Thouzeau.
Le projet a été soutenu par la Fondation d’Entreprise Ricard.