Au sol camaïeux divers verts et marrons. Un rayon se pose. Mordoré. Rosy-Blue apparaît
Au sol camaïeux, divers verts et marrons. Un rayon se pose. Mordoré. Rosy-Blue apparaît poursuit une recherche dans laquelle les sculptures sont la base d’un nouveau rapport qui se construit autour et avec le corps, où les sculptures s’incarnent. L’installation est composée d’un film, d’une sculpture, d’une performance et d’une installation sonore. Le film a été tourné dans les environs de Dakar, au Sénégal. Les premiers plans montrent une auberge désaffectée, une déambulation dans un ancien bordel. On sort ensuite de l’espace clos, deux femmes et quatre sculptures effectuent une étrange parade et les mouvements de l’eau semblent être leur langage.
Cette fiction c’est la rencontre de l’altérité, l’autre en tant que culture, corps, paysage, végétal, site, construction ; où l’animé ne domine plus sur l’inanimé, la présence sur l’absence, l’humain sur l’élément naturel. Ils collaborent. Les corps ne sont pas acteurs, les objets ne sont pas décor, et la mer peut être une figure. Un nouveau rapport peut alors se créer. Les codes de cette fiction font appel à un réseau de références et d’images qui conservent une part de leur mystère.
L’installation propose un espace entre deux. Le son est diffusé dans l’intégralité de l’espace d’exposition. Il n’accompagne pas les images, il occupe l’espace et davantage, le révèle, lui donne une matérialité nouvelle. Il construit une promenade dans laquelle on rencontre à nouveau l’une des formes présente dans le film. Cette forme est une excroissance architecturale, une protubérance qui prend les traits de l’une des sculptures filmées. Parfois une des danseuse apparaît. La sculpture, le son et la performance, jouent le lien entre l’espace de la fiction – le temps du film – et l’espace d’exposition – le temps présent, celui du spectateur – qui pourra peut-être se demander un instant, si l’effet est réussi, à quel endroit et en quel temps il se situait.
À l’origine, le projet a été conçu pour se montrer simultanément au Sénégal et en France, la simultanéité était au cœur du projet, puis il s’est décliné en plusieurs versions. À chaque nouvelle exposition, l’installation change.
Projet réalisé en collaboration avec Amélie Giacomini
Film, 17 min
Ce film est un projet polyphonique imaginé autour de quatre sculptures, deux danseuses, un ciel, une île et quelques arbres. Il s’est initialement montré simultanément sous forme d’installation vidéo performée en deux endroits différents. À Dakar durant l’édition 2016 de la biennale ainsi qu’à la BF15, espace d’art contemporain, à Lyon.
Performance: Anna Gaïotti et Mbarou Ndiaye
Image: Antoine Waterkeyn
Musique: Raffaele Grimaldi
Photos de l’exposition: Perrine Lacroix
Le projet a bénéficié du soutien du CNC/Dicréam, de l’ADERA, de la Fondation Ars Ultima Stein & Guillot ainsi que de l’Académie de France à Rome, Villa Médicis. Il a été récompensé par le Prix des Présidents remis par l’association des amis de l’ENSBA Lyon.