— Pourquoi commencer par une citation de Maggie Nelson?
— Parce que dans ce livre, et dans sa vie, elle réinvente le deux, l’être-à-deux, de manière rigoureusement non-binaire. Le couple qu’elle forme avec Harry Dodge est plus et moins que deux, mais ni un ni trois, tout sauf un nombre entier, un deux fait de fractions irrationnelles.
— Un deux queer en quelque sorte.
— C’est ça. Le projet part de cette hypothèse: c’est à deux et à partir du deux que le problème du nous doit être posé, mais pas un deux binaire, mâle/femelle ou femme/machine ou voix/écriture, un deux trouble et instable, où l’identité de l’un.e comme de l’autre serait incertaine. Un duo pour lequel il faudrait inventer des manières nouvelles d’être à deux, parce qu’aucun des deux pôles n’est fixe…