Celle qui a tourné dix mille fois sept fois sa langue dans sa bouche avant de ne pas parler, ou elle en est morte, ou elle connaît sa langue et sa bouche mieux que tous
Les deux variantes évoquent un pays Vainoki où ne vivent que des femmes dont la reine est Hina. Ces femmes s’accouplent à des racines aériennes de Pandanus Odoratissimus dont les plus jeunes, libres, obliquent vers le sol. Seules viennent au monde des filles. — Serge Dunis
Hina immerge son corps vieillissant dans l’eau. Peau et cheveux flottent à la surface, elle mue. Afin de retrouver ses forces vitales, Hina s’expose ensuite longuement aux rayons du soleil. C’est sur cette idée d’un pouvoir régénérateur de la lumière que le projet s’appuie. Des femmes en combinaisons blanches sont présentes dans l’espace d’exposition, elles prennent soin du lieu, de l’architecture et des éléments matériels qui le composent. Elles en sont les gardiennes, agissant par les gestes, elles émettent des sons apaisants, parfois stridents, travaillant un rythme qui agit sur le spectateur de manière hypnotique.
Projet réalisé en collaboration avec Amélie Giacomini
Installation composée d’une sculpture (350 × 240 cm, cuivre, résine, pigments, tubes néon), une vidéo, un texte, une pièce sonore et une performance.
Vues des expositions Rendez-vous 17, Biennale de Lyon, IAC, Villeurbanne et Galeries Nomades 2016, GAC, Annonay.
Performance: Anna Gaïotti, Laura Giacomini, Lotus Edde-Khouri et Catherine Thouzeau
Son: Raffaele Grimaldi
Image: Antoine Waterkeyn
Photos: Blaise Adilon
Elle ne fait que passer entre ces deux pôles d’énergies, cuivre et électrodes, dans un processus de régénération. L’air s’électrise entre ces corps conducteurs. Elle ne nous regarde pas. Elles sont chez elles et nous sommes spectateurs.