Toutes ces filles couronnées de langues : Les instruments
Poétique et politique sont imbriquées. Notre réalité est façonnée par notre langage. Elle est régie par une pensée straight, pour la déconstruire il faut nommer différemment. Penser de nouveaux modes d’échanges. De quelle manière le mouvement du corps, mis en lien avec la matérialité d’un objet transformé en partenaire, est capable d’inventer un nouveau système de signes? Les rudiments d’un langage qui parlera à quelques-uns, ceux qui prendront le temps de le déchiffrer et de se l’approprier.
Un dispositif sonore met chaque plaque de cuivre en vibration: celles-ci viennent capter, produire et amplifier les sons. Le son est à la fois produit et diffusé par la plaque. Elle est une antenne autonome. Lorsque les plaques sont manipulées en groupe, les rapprochements des corps produisent des phénomènes de larsen que les mouvements des performeuses viennent moduler.
Deux plans séquences issus du film Toutes ces filles couronnées de langues sont projetés en boucle. L’un montre la manipulation des instruments dans le paysage volcanique de Lanzarote, la manière dont ils entrent en interaction. On voit l’espace, l’immensité d’un cratère. L’autre montre les visages en plan serré des cinq performeuses. Elles se regardent, se touchent. Elles rient parfois. La caméra se promène dans la masse que forment ces cinq corps. On passe d’un visage à un autre, ils occupent toute l’image. La double projection met en miroir les deux scènes, paysage et groupe, le lien qui les unit: ces instruments qui leur permettent de communiquer.
Projet en collaboration avec Amélie Giacomini
L’installation se compose de cinq sculptures (dim. variables, cuivre, micro piézo-électrique, transducteur, éléments électroniques), de deux vidéo-projections (12min55) et d’une installation sonore (12min55).
Les sculptures ont été réalisées pour le film Toutes ces filles couronnées de langues, en collaboration avec Thierry Madiot.
Image: Thomas Favel et Michele Gurrieri.
Composition sonore: Raphaële Dupire.
Avec Nathalie Broizat, Silvia Di Rienzo, Anna Gaïotti, Pauline Lorillard et Susanne Schmidt.
L’installation a été produite par Lafayette Anticipations, fondation d’entreprise Galeries Lafayette, 2019.
Les photos ont été prises par Romain Darnaud lors de l’exposition Bels animal, Château du Feÿ, Bourgogne, Fr, 2019.
Avec le soutien de Brane Project.